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La pollution atmosphérique perturberait le ventre interne de la femme

Crédits : Travel Wild/iStock

Depuis quelques années, les enjeux environnementaux sont au cœur de tous les débats, à juste titre. Il faut dire qu’en très peu de temps, la situation environnementale est devenue réellement préoccupante dans le monde entier et elle commence même à avoir des conséquences sur la santé. Plusieurs maladies, plus ou moins dangereuses, font effectivement leur apparition. D’ailleurs, même le placenta et les cycles menstruels des femmes peuvent visiblement être bouleversés par une mauvaise qualité de l’air.

Le placenta modifié par l’air ambiant vicié

L’exposition à la pollution de l’air durant la grossesse a par le passé motivé diverses études ayant démontré une augmentation des risques concernant les naissances prématurées, le faible poids à la naissance, les troubles neuro-développementaux ou encore la pré-éclampsie, une maladie pouvant être mortelle pour la mère et l’enfant.

« La pré-éclampsie est une maladie fréquente de la grossesse, associée à une hypertension artérielle et à l’apparition de protéines dans les urines. La plupart des patientes accoucheront d’un bébé en bonne santé et se rétabliront rapidement. Toutefois, non traité, ce syndrome entraîne de nombreuses complications qui peuvent conduire au décès de la mère et/ou de l’enfant », peut-on lire sur le site de l’Inserm.

Crédits : cosmin4000/iStock

D’après une étude parue dans la revue Environment International et menée par des chercheurs du CNRS et de l’Inserm, la pollution atmosphérique modifierait l’expression d’un gène bien précis et entraînerait des modifications épigénétiques du placenta. Dans les CHU de Nancy et Poitiers, pas moins de 668 mères volontaires ont donné leur accord concernant l’observation de leur placenta, et les données obtenues ont été croisées avec celles concernant l’exposition de ces femmes en fonction de leur lieu de résidence durant la grossesse.

Les chercheurs ont alors pointé une modification du gène ADORA2B après une exposition prolongée au monoxyde d’azote (NO), ce qui peut causer la pré-éclampsie qui est rappelons-le, une maladie pouvant être mortelle si celle-ci n’est pas traitée.

Des cycles bouleversés par la pollution de l’air

Une autre étude menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) démontre que la présence de particules fines dans l’atmosphère peut aussi augmenter la durée de la phase folliculaire du cycle des femmes, qui est le moment durant lequel l’ovocyte est en pleine croissance, jusqu’à l’ovulation. Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont étudié 184 femmes qui ne prenaient pas de contraception hormonale et qui avaient donc des cycles naturels. Pendant toute la durée de l’étude, des analyses d’urine ont été effectuées en parallèle de dosages hormonaux sur ces femmes afin de calculer leur date d’ovulation ainsi que la durée des phases folliculaire (la première partie du cycle) et lutéale (la deuxième partie du cycle). Dans un même temps, 30 jours avant le début du cycle, le taux de pollution a été relevé à proximité du domicile des femmes testées.

Crédits : master1305/iStock

Les résultats sont édifiants : en moyenne, la durée de la période folliculaire augmente de 0,7 jour à chaque augmentation de 10 microgrammes par mètre cube de particules fines présentes dans l’atmosphère, alors que cette phase doit durer environ 14 jours. Néanmoins, en ce qui concerne la durée de la phase lutéale ou du cycle total, aucun changement n’a été observé.

Un impact sur la fertilité ?

Rémy Slama, directeur de recherche à l’Inserm, explique que ces résultats « sont cohérents avec les données plus fondamentales suggérant que la pollution atmosphérique peut perturber l’axe qui contrôle le cycle menstruel et les hormones de stress comme le cortisol, qui peuvent l’influencer ».

Forcément, un tel constat pose la question des conséquences de la pollution de l’air sur la fertilité des femmes. Cependant, les chercheurs à l’origine de cette étude préfèrent ne pas faire de lien avec la fertilité pour le moment. Ils assurent malgré tout que de nouvelles études devraient être menées, notamment à plus grande échelle, afin de voir si la pollution atmosphérique peut vraiment altérer la fertilité.

Il n’y a pas que les particules stagnant dans notre atmosphère qui s’avèrent délétères. La pollution lumineuse influe elle aussi négativement sur l’organisme humain, tout comme sur celui des autres animaux.

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