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Une thérapie génique innovante pour restaurer la vue

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Crédits : Meli1670 / Pixabay

Nous vous proposions déjà une nouvelle technique dénichée par une équipe américaine permettant à une personne aveugle de recouvrer partiellement la vue. Cette fois-ci, ce sont des chercheurs français qui ont mis au point une thérapie génique innovante capable de restaurer la vision des personnes atteintes d’une maladie héréditaire rare. Alors que les essais cliniques sont encourageants, les scientifiques désirent procéder à une commercialisation.

Une nouvelle approche de thérapie génique

La neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL) est une maladie rare et héréditaire. Celle-ci intervient à l’adolescence, avec une baisse brutale et bilatérale de la vision pouvant conduire à la cécité. À l’origine de cette maladie, des mutations de l’ADN mitochondrial affectant la production de la protéine ND4. Chez les hommes jeunes, elle affecte un œil seulement, puis le second quelques mois plus tard. Quant à l’occurrence de la maladie, celle-ci est d’1 sur 30 000 à 50 000. Comme l’expliquait la plateforme Handicap.fr, l’Institut de la Vision à Paris désire aider ces patients par le biais de la start-up GenSight Biologics. Pour ce faire, ils ont mis au point un traitement reposant sur une nouvelle approche en matière de thérapie génique. Pour la toute première fois, il est question de corriger un défaut du gène mitochondrial ND4.

Rappelons que la thérapie génique est une stratégie visant à introduire du matériel génétique dans des cellules afin de traiter une maladie. Dans le but d’obtenir une pénétration correcte, les scientifiques utilisent la plupart du temps un vecteur viral. Celui-ci assure le transport du matériel génétique au noyau cellulaire. Toutefois, les chercheurs ont dû faire face à un obstacle : comment cibler la mitochondrie alors que le vecteur vital introduit l’ADN porteur du gène correct dans le noyau ?

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Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Le transfert du gène sain d’un œil à l’autre

Les scientifiques disent avoir trouvé la clé de ce problème à l’aide d’une approche innovante. Il s’agit de l’ajout au gène de séquences d’ADN dites « séquences d’adressage ». Leur fonction n’est autre que d’assurer la transformation du matériel génétique en protéines fonctionnelles au contact des mitochondries. Un essai clinique international notamment piloté par l’UCL Institute of Ophthalmology (États-Unis) est ensuite venu confirmer ce traitement.

L’essai nommé Reverse impliquant 37 patients a montré une réelle amélioration clinique. L’injection du vecteur de thérapie génique dans un œil a permis d’améliorer bilatéralement la vision chez plus des trois quarts des patients. Or, cet effet bénéfique pour les deux yeux après une injection dans un seul œil a étonné les chercheurs. GenSight Biologics a donc tenté de mieux comprendre ce phénomène en testant à nouveau la thérapie, cette fois sur des animaux. Selon les résultats, l’effet bilatéral s’explique par le transfert du gène sain d’un œil à l’autre.

Pour les chercheurs, ces travaux ouvrent la voie vers le traitement des patients atteints de neuropathie optique de Leber. Or, il n’existait jusqu’à aujourd’hui aucun traitement efficace. D’autres recherches devront le déterminer, mais il se peut que la thérapie fonctionne également pour d’autres maladies mitochondriales dans d’autres tissus.

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